Enfant, Yannick Noah contemplait la dédicace du tennisman Arthur Ashe affichée au-dessus de son lit, " For Yannick, I hope I'll see you in Wimbledon" ("Pour Yannick, que j'espère rencontrer à Wimbledon"), et pour lui c'était une prophétie. Quarante ans plus tard, le rêve s'est réalisé. Et plus encore ! Dans leur documentaire, Isabelle Camus, compagne de Yannick Noah, Didier Varrod et Philippe Lézin reviennent sur l'histoire du champion de Roland-Garros (en 1983) qui depuis 1990 s'est lancé avec succès dans la musique. Le parrain du dernier Téléthon est aussi l'une des personnalités préférées des Français. Un livre, Noah par Noah, (Le Cherche midi, 272 p., 39 ¤), largement illustré de photos personnelles, retrace également son exceptionnel parcours. Saupoudré de quelques séquences tire-larmes, le film nous embarque dans les méandres d'une existence foisonnante. D'archives télévisées en vidéos familiales, on navigue entre les images de son enfance camerounaise, de son bonheur familial, de son engagement caritatif... Les amateurs de sport regretteront peut-être l'absence d'informations sur le Noah "préparateur mental", fonction qu'il a exercée auprès des joueurs du Paris Saint-Germain et des Lions indomptables du Cameroun. "J'ai toujours été nul en technique, par contre pour le reste, je suis meilleur que les autres", confie Yannick Noah. L'énergie, la générosité, une incroyable capacité à rassembler. "Un chef de tribu dans l'âme", dit le manager des Zam-Zam, son groupe de musiciens. D'autres comme Michel Drucker, Johnny Hallyday ou Zizou analysent l'originalité de sa carrière protéiforme. Zen et proche de la nature, Yannick Noah commente les images de sa vie. Quand il imite tour à tour l'accent et le rire de ses aïeux africains puis ceux des "Blancs" de sa famille, il illustre le message simple et positif de ses chansons : accepter joyeusement le mélange des cultures, le métissage, plutôt que s'en inquiéter.