Frantz Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique était psychiatre et militant anticolonialiste. Son père est inspecteur des douanes et sa mère commerçante qui auront huit enfants, dont six survivront et feront des études secondaires. Fanon est élève au Lycée Schoelcher, à l’époque où Aimé Césaire y est professeur. En 1943, à 18 ans, Frantz rejoint les Forces françaises libres du général de Gaulle, en passant par la Dominique. Son expérience de l’armée est contrastée : alors qu’il s’est engagé plein de patriotisme, il fait l’expérience du racisme, passe pour un soldat indiscipliné, mais se bat avec courage dans les combats de la Libération de la France. Il revient ensuite en Martinique où il obtient son baccalauréat en 1946. Grâce à une bourse, il part faire des études de médecine à Lyon, où il se spécialise en psychiatrie, tout en suivant des cours de littérature et de philosophie. En 1952, il publie "Peau Noire, Masques Blancs", tiré de son doctorat de psychiatrie, dans lequel il questionne les notions d’identité, d’assimilation, de racisme à l’encontre des personnes noires, à travers son expérience d’Antillais né en Martinique et installé dans l’Hexagone. En 1953, il devient médecin-chef à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Confronté aux injustices de la société coloniale comme aux névroses des populations qui les subissent, il élabore des méthodes pour traiter les effets psychologiques du système colonial sur les colonisés, notamment la dépersonnalisation et la déshumanisation. Quand la guerre d’Algérie éclate, il soigne les soldats français le jour, et les combattants du Front de Libération Nationale la nuit. En 1956, il démissionne de son poste hospitalier pour rallier les rangs du FLN ; quelques semaines plus tard, il est expulsé vers la Tunisie. S’affirmant désormais « algérien », il représente les indépendantistes en Afrique, et signe quelques uns des textes les plus influents du mouvement anticolonialiste, comme "L’An V de La Révolution Algérienne" (1959) et "Les Damnés de la Terre" (1961), préfacé par Jean-Paul Sartre. Atteint d'une leucémie, il se fait soigner à Moscou, puis, en octobre 1961, à Bethesda près de Washington, où il meurt le 6 décembre 1961 à l'âge de 36 ans, quelques mois avant l'indépendance algérienne, sous le nom d'Ibrahim Omar Fanon. Dans une lettre laissée à ses amis, il demandera à être inhumé en Algérie. Son corps est transféré à Tunis, et sera transporté par une délégation du GPRA à la frontière. Son corps sera inhumé par Chadli Bendjedid, qui devient plus tard président algérien, dans le cimetière de Sifana près de Sidi Trad, en Algérie. Avec lui, sont inhumés trois de ses ouvrages : Peau noire, masques blancs, L'an V de la révolution algérienne et Les Damnés de la Terre. Sa dépouille sera transférée en 1965, et inhumée au cimetière des « Chouhadas » (cimetière des martyrs de la guerre) près de la frontière algéro-tunisienne, dans la commune d'Aïn El Kerma (wilaya d'El Tarf). Son épouse, Marie-Josèphe Dublé, dite Josie décèdera le 13 juillet 1989 et sera inhumée au cimetière d'El Kettar au centre d'Alger. En hommage à son travail en psychiatrie et à son soutien à la cause algérienne, trois hôpitaux en Algérie, l'hôpital psychiatrique de Blida, où il a travaillé, un des hôpitaux de Béjaïa et un hôpital à Annaba, portent son nom.